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LE MIROIR DES JOURS


Je l’ai trouvé caché tout au fond de moi-même ;
Sans doute, il m’attendait dans mon petit berceau,
Et mon faible soupir fut, après le baptême,
Une aspiration divine vers là-haut.

Dès que notre regard ouvert à la lumière
Reçoit l’impression de la réalité,
Dieu dirige un rayon de la splendeur première
Vers l’homme, qui toujours en demeure hanté.

Son âme vainement agite ses deux ailes ;
Il sent peser sur lui la peine de l’exil,
Et sa soif et sa faim d’amour sont éternelles !
Ce bonheur convoité si fort, l’atteindra-t-il ?

Sa faiblesse l’attriste et son effort le blesse,
Mais vers le but son vol anxieux est constant ;
Il sent que ce qui fait sa sublime noblesse,
C’est de monter, malgré sa misère, en chantant !