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LE MIROIR DES JOURS


Et sa soif est inextinguible !
Et plus à la coupe du Beau
Il boit, — ô délice terrible !
Plus il brûle d’un feu nouveau !

La passion fatale et forte
En fait un esclave éternel
Qui traîne sa volonté morte
Le long des jardins bleus du ciel !

Lucide ivresse de l’idée !
Sa raison voyage là-haut
Comme par une âme guidée,
Qui prononce tout, sans un mot !

Son corps pèse peu sur la terre ;
Il est seul et silencieux,
Mais ne se sent pas solitaire :
Quelqu’un l’accompagne des yeux…