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LE MIROIR DES JOURS


Muse, à ta coupe je veux boire !
Penche-la tendrement vers moi ;
Ton philtre abolit la mémoire :
Je serais malheureux sans toi…

Ouvrant mes yeux sur l’autre monde,
Sur ma misère tu les clos,
Et mon âme qui vagabonde
N’entend pas ses propres sanglots !

Tu m’éloignes tant de moi-même
Quand tu m’as versé ta liqueur :
Tu ne sais pas comme je t’aime,
Toi qui n’as pas trompé mon cœur !…