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PROLOGUE

 

Quand la fenêtre est close et que tout bruit s’éteint,
Écoute de ton cœur monter la voix suprême ;
Ta musique est en lui, c’est là qu’est ton poème,
Comme les fleurs et les oiseaux sont au jardin.

Écoute. Pour saisir l’écho de ton destin,
Attentif, penche-toi longuement sur toi-même ;
Le cœur que Dieu t’a fait, qu’il haïsse ou qu’il aime,
Heureux ou malheureux, contient le genre humain.

Poète, ta douleur ne t’est pas personnelle ;
Ton âme souffre : hélas, des millions comme elle
Pleurent sans révéler au monde leur tourment !

Tous les cœurs sont pareils qui palpitent, en somme ;
Dis le tien, tu diras celui des autres hommes :
Dans un morceau d’azur luit tout le firmament !