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Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/48

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dv Iappon.

Et neantmoins eſtans leurs marys dans l’Egliſe ne feirent aucune difficulté de venir en icelle, eſmeuës principalement du deſir du martyre : parmy icelles eſtoit la femme de celuy qui n’auoit voulu receuoir le coffre, laquelle poulſee du zele & ferueur, & craignant de ſortir par la porte de ſa maiſon, à fin de n’eſtre decouuerte de ceux de la maiſon de ſon pere & mere, pour encores payens, demourans tout ioignant d’icelle, feit rompre & abbatre vn pan de muraille de ſon Palais par ſes chambrieres & damoiſelles : en sortant auec ſa trouppe par ceſte breſche, ſ’en alla trouuer vne autre dame qui l’attendoit auec bonne deuotion, & vindrent toutes deux parmy l’obſcurité de la nuict iuſques à noſtre Egliſe. Le pere ſ’eſſaya & feit tout ce qu’il peut pour leur faire rebrouſſer chemin, & les faire retourner en leurs maiſons, mais il perdit ſa peine, & ne fut en ſa puiſſance de faire qu’elles ne demeuraſſent tout le long de la nuict en priere & oraison auec vne ioye & conſolation ſinguliere & vn desir du martyre admirable : &, ainſi que par apres nous l’auons entendu de leurs propres marys, vne chacune d’elles portoit ſecretement ſoubs leurs riches accouſtremens, dont elles ſ’eſtoient parées, comme pour une grande