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Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/50

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dv Iappon.

trauerſe & perſecution de l’Egliſe dure, & encores ne ceſſe la malicieuſe Royne d’excogiter les plus ſubtils & plus ruſez moyens pour mettre à fin ſon malheureux deſſaing qui n’eſt autre, ſinon de contraindre ces nouueaux Chreſtiens à faire banque-route à la foy & religion qu’ils ont ia profeſſee.

Pendant ce temps le Roy deſpeſcha vn Chreſtien vers le pere Cabral, pour l’aduertir & luy dire qu’il eſtoit deuëment informé, que toutes ces algarades & machinations ne procedoient d’ailleurs que de la trame de ma dame la Royne, & que partant il euſt eu bon deſir de la repudier & chaſſer de ſa maiſon royale, mais conſideré qu’elle auoit eſté ſa femme par l’eſpace de trente ans, & qu’il auoit eu d’elle ſix ou ſept enfans, il ſe doutoit fort que ſ’il euſt effectué ſon deſir, cela fuſt eſté occaſion de beaucoup de reuoltes & ſeditions parmy tous ſes royaumes, & par ainſi puis que meſmes le pere Cabral auoit ia propoſé & reſolut de ſ’en aller au Royaume de Figen, qu’il voulſiſt haſter ſon departement, & menaſt quant & ſoy noſtre frere Iean, qu’auec le temps les choſes ſe pourroient appaiſer, & meſme eſperant que par ce