Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/97

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louable entreprinſe, de laquelle i’eſpere, qu’on doiue recueillir grand fruict, d’autant que eſtans eſleuez en ce ſeminaire quelques Iapponois, qui puiſſent preſcher, ne ſera choſe difficile de reduire en peu de temps tout le Iappon entierement. Nous auons deliberé de donner commencement à ce college au royaume de Bungo, parce que c’eſt la prouince la plus payſible de tout le Iappon, & où il y a plus grand nombre de Chreſtiens & ou le Roy nous eſt plus fauorable, & meſmement en c’eſt affaire. Car ayant entendu courir le bruit, que nous voulions dreſſer vng ſemblable college au Iappon, m’enuoya ſoudainement ſignifier, qu’il deſiroit que ce feuſt en l’vn de ſes Royaumes, & que par ainſi conſideraſſe quel lieu ſeroit plus à propos, & ſubdain luy en donnaſſe aduertiſſement auecques promeſſe, que rien ne me ſeroit deſnié, ores que ie demendaſſe vne ville toute entiere de quelque Seigneur qu’elle peult eſtre. Et ſuyuant cecy, ayant veu & conſideré quelques lieux, où le Roy fait ſa demeure ordinaire, i’en choiſis vn voyſin de la mer ioignant le palais du Roy en fort belle ſituation, & ayant quelques fontaines au dedans : lequel nous fut ſur le champ ottroié de ſa maieſté ayant donné recompenſe aux poſceſſeurs de quelques pieces de terre, qui e-