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La cordialité et la bonté de M. Charcot sont bien connues. Il a été parlé plus haut de sa générosité en matière de science et de la facilité de son abord. L’absence de verbiage et de politesse affectée le faisait paraître un peu froid, à première vue, mais plus on le voyait et plus on était ravi et charmé de son aménité. Lorsqu’il voyait à l’œuvre et distinguait un de ceux qui s’occupaient à sa clinique, il le traitait avec bienveillance et intérêt, l’introduisait chez lui et en agissait avec lui comme avec un membre de sa famille. On pouvait rencontrer à sa table un tout jeune externe, qui s’était distingué d’une manière quelconque, en même temps que quelque célébrité connue dans le monde savant ou artistique.

Le souvenir du 11 novembre, « la fête du patron », comme on disait à la Salpêtrière, est particulièrement cher aux amis de M. Charcot. C’était une véritable fête pour tout le personnel ancien et alors en fonctions de son service à la Salpêtrière. Ce soir-là, il y avait ordinairement dans l’appartement particulier de M. Charcot, son cabinet de réception, des scènes jouées par ses enfants, les externes et les servants de la Salpêtrière, et dont le sujet était tiré de la vie du patron et présenté sous une forme comique. Il y venait jusqu’à deux cents personnes, amis et élèves. À une des toutes dernières soirées, lorsque la plus grande partie des convives s’était déjà dispersée et que le héros de la fête lui-même, épuisé de fatigue, allait quitter cette jeunesse turbulente, on lui annonça