Page:Luchaire - Inauguration de l’Institut Français de Florence.djvu/13

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des noirs cyprès… ville ensorceleuse… délicieux jardin de l'Italie… »[2].

« Certes, il y a bien l'unique beauté, la séduction faite de toutes les grâces du présent et de la grandeur du passé, qu'exprime cette phrase harmonieuse, mais, on le pense bien, nous ne nous sommes pas rendus uniquement à ces attraits de Florence : d'autres considérations nous ont guidés. Sans doute, Rome aussi pouvait nous solliciter à plus d'un titre, mais notre pays est représenté dans la capitale italienne par son Académie des Beaux-Arts et par l'École française, qui tiennent là un rôle éclatant, tout en harmonie avec le milieu extrême que crée la Ville Éternelle — complètement différent, toutefois, du dessein que nous avons formé et qui, au contraire, trouve son cadre naturel ici. D'un mot : on a choisi Florence parce que la Ville au Lys rouge eut un rôle considérable et que l'on ne peut nulle part mieux étudier[3], parce qu'elle fut la créatrice de la langue et de la pensée italiennes, parce qu'elle reste la véritable capitale des lettres et des arts modernes et qu'elle nous paraît aujourd'hui, pour ainsi dire, la personnification la plus complète du génie italien.

« Après cela, il paraît inutile dé préciser davantage et de rappeler les grands souvenirs historiques et tant d'hommes extraordinaires, qui dépassent la commune mesure des grands hommes et qui appartiennent bien en propre à Florence, dont ils sont l'auréole ; — de parler des trésors d'art et de science, des monuments, bibliothèques, institutions universitaires de cette ville ; ou de la pureté et de la richesse du langage toscan — mais tout cela encore commandait notre choix dans l'intérêt de nos étudiants.

« Et d'ailleurs, permettez aussi cette dernière constatation, l'Université de Grenoble, depuis longtemps, avait pris position ici et elle