Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/164

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fortune, saint Louis n’est pas seul : je reconnais, auprès du pieux monarque, des ombres qui n’ont pas la coutume de lui faire cortège, des hôtes du palais de Fontainebleau, des souverains qui ne personnifient pas précisément dans l’histoire la dévotion, la piété, l’enthousiasme religieux : Henri IV, Louis XIII, le cardinal de Richelieu, Louis XIV et Louis XV : suivez mon regard et ma main… les voyez-vous ?…

— Je les vois, et même je les entends ! Saint Louis murmure une prière pour le triomphe de la religion. Henri IV se rappelle tout haut sa dernière entrevue avec le duc de Biron, un serviteur équivoque dont il lit abattre la tête ; le cinquième acte du drame se joua presque tout entier dans le palais de Fontainebleau ; le bourreau ne frappa le traître que dans l’enceinte de la Bastille. Louis XIII se raconte à lui-même, assez tristement, le front incliné, avec un sourire mélancolique, une brillante cérémonie qui eut lieu dans cette résidence royale : la création de quarante-neuf chevaliers de Tordre du Saint-Esprit. Le cardinal de Richelieu improvise un cruel chapitre d’histoire, une impitoyable scène de comédie, sur les incidents comiques et sérieux de sa fameuse journée des dupes. Louis XIV se fait assez modeste pour se vanter d’avoir donné au palais de François Ier un appartement composé de cinq pièces, et tout rempli de ces petites merveilles que l’on appelle des meubles de Boule. Cet appartement était la profane retraite de madame deMaintenon. Enfin,