Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/240

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On trouve aussi dans notre forêt, mais en petite quantité, deux vipérines, venimeuses aussi, appelées, l’une terrestre, à peu près semblable à celle dite commune, et l’autre dite vipérine d’eau, ressemblant à s’y méprendre à la vipère rouge. Mais ces vipérines habitent les endroits marécageux, tandis que les autres vipères recherchent, au contraire, un sol très-sec.

Entre elles, les vipères se mordent sans danger ; elles redoutent peu d’animaux ; à part les hérons, les faucons, qui en font leur proie, et le sanglier, que son lard met à l’abri des morsures, tous les autres animaux, sauvages ou domestiques, les craignent et les fuient.

Elles sont carnivores et se nourrissent d’insectes, de vers, d’oiseaux, de quadrupèdes, etc. C’est une erreur de croire qu’elles vont sucer le lait des vaches dans les prairies et dans les étables, ou qu’elles touchent aux fruits des jardins : ce sont là des contes de bergers et de visionnaires.

L’aspic a la tête plate et plus alongée que la vipère, sa robe, d’un noir d’ébène, est zébrée de blanc d’argent. Longtemps on crut qu’il n y en avait pas dans notre forêt ; mais Guérigny, le chasseur de reptiles, dont je vous parlerai bientôt, et à qui je dois une partie des détails ci-dessus, a rencontré des aspics dans les rochers de Montméant et de Samoreau. On en avait déjà trouvé deux, en 1806, dans la forêt ; ils étaient de couleur rousse, et avaient deux ou trois pieds de long.