Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/324

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« — Parbleu, dil-il, vous ne pouvez mieux faire que de prier pour cet infortune, car je soupçonne qu’il n’était pas trop en état de grâce lorsqu’il est mort. Du reste, c’est un père de famille comme vous, qui laisse deux ou trois petits orphelins ; mais la mort de leur père ne les empêchera pas de faire leur chemin dans le monde, je vous en réponds.

( A ces mots, il leva la serviette que j’avais prise pour un drap mortuaire, et je vis un énorme sanglier pendu en effet au plancher par les pieds.

« — Voilà, dit-il, monsieur le curé, l’infortuné pour lequel vous vouliez prier tout à l’heure ; s’il n’est votre compagnon de cercueil, il sera du moins votre compagnon de table.

« En disant cela, il enlevait du sanglier une énorme tranche, qu’il me remit entre les mains.

« — Tenez, dit-il, voilà pour vous, monsieur le curé ; dites à votre sœur qu’elle le laisse mariner pendant trois jours dans du vin blanc, et invitez ensuite un confrère… S’il vous faut un lièvre, ne vous en faites pas faute.

« — Oh ! m’écriai-je, voilà donc mon rêve fini ! car il me semble bien que je rêvais. Mais dites-moi, monsieur Dinot, pourquoi m’avez-vous fait une si grande peur ?

« — Pour vous prouver, monsieur le curé, qu’il ne faut pas juger sur l’apparence.

« >ious sortîmes ; le père Dinot prit son fusil et me