Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/372

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il a fait naître les points de vue, il a été le Christophe Colomb des grottes, le capitaine Cook des souterrains ; il a fixé, d’une main courageuse, un pennon en terre ou sur le roc, et il a dit : « Depuis des « siècles, ce domaine appartenait au néant ; c’est main « tenant une terre française. » Si elle cesse d’être une science ingrate, la géographie devra constater ses conquêtes.

Mais, d’ailleurs, ce n’est pas sans coup férir qu’il a M pu s’avancer ainsi sur ce limon rocailleux et boisé qu’aucun orteil humain n’avait foulé depuis les druides. Cent fois il lui a été indispensable de se frayer un passage à coups de hache, d’employer la sape et la poudre. Que de périls inconnus à raconter ! Cette histoire ferait l’effet d’un roman canadien ; on ne la croirait pas. Il est donc inutile de s’y arrêter. — J’aime mieux passer d’un seul coup à ceux de ses travaux qui sont moins gigantesques, mais qui atteignent à l’idéal le plus charmant qui se puisse imaginer.

Il y aurait à dresser une longue nomenclature si l’on voulait énoncer tout ce qu’a accompli l’excellent vieillard. Mais vous vous complairez, j’en suis sûr, à envisager un des côtés de sa tâche. Il aime passionnément notre histoire nationale, ce Français du dix-neuvième siècle, et il a raison. Tout examen fait, c’est encore la plus belle, la plus noble et la plus féconde. Dans ses prédilections d’artiste, il associe bien des cultes, celui des hommes anciens, qui ont honoré notre vieille