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C’est vrai. Mais quels beaux coups de foudre, soudain, dans ces nuages-là !

Aurel, c’est une tête bourrée d’idées, vous savez, comme ces petits coussins très durs qui sont plein à craquer de ce duvet dont on fait les grands édredons ; ou bien encore c’est le flacon de quadruple extrait dont une goutte suffit pour composer toute une bouteille de parfum.

Je dis, et je dois le prouver par des exemples, que, plus tard — toujours plus tard, hélas — on trouvera dans les livres d’Aurel la matière d’un nombre infini de romans, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Vous pouvez en croire quelqu’un qui est du métier. Tous les scénarios et tous les plans que j’ai vus au passage dans les livres d’Aurel, suffiraient, étant développés, à remplir la carrière d’un homme de Lettres.

Mais Aurel dédaigne le roman et n’aime pas le théâtre. Aurel est avant toute chose une philosophe, ou pour dire le vrai mot, une moraliste.

Elle nous apporte quelque chose de si nouveau que je ne craindrai pas de l’appeler une des voix de ce temps — mais, pour changer, c’est une voix de soprano.