carrefour, d’un œuf lustral[1], ou enfin de quelque chose de pareil.
[2] Pollux. Je lui dirai tout cela, Diogène ; mais pour que je le reconnaisse mieux, fais-moi son portrait.
Diogène. C’est un vieillard chauve, ayant un manteau plein de trous, ouvert à tous les vents, et rapiécé de morceaux de toutes couleurs : il rit toujours, et se moque, la plupart du temps, de ces hâbleurs de philosophes.
Pollux. Il ne sera pas difficile à trouver avec ce signalement.
Diogène. Veux-tu bien aussi te charger d’une commission pour ces philosophes eux-mêmes ?
Pollux. Parle : cela ne sera pas non plus lourd à porter.
Diogène. Dis-leur en général de faire trêve à leurs extravagances, à leurs disputes sur les universaux[2], à leurs plantations de cornes réciproques, à leurs fabriques de crocodiles, à toutes ces questions saugrenues qu’ils enseignent à la jeunesse[3].
Pollux. Mais ils diront que je suis un ignorant, un malappris, qui calomnie leur sagesse.
Diogène. Eh bien ! dis-leur de ma part d’aller se… lamenter.
Pollux. Je le leur dirai, Diogène.
[3] Diogène. Quant aux riches, mon cher petit Pollux, dis-leur aussi de ma part : « Pourquoi donc, insensés, gardez-vous cet or ? Pourquoi vous torturer à calculer les intérêts, à entasser talents sur talents, vous qui devrez bientôt descendre là-bas avec une seule obole ? »
Pollux. Tout cela leur sera dit.
Diogène. Dis à ces gaillards beaux et solides, Mégille de Corinthe et Damoxène le lutteur, qu’il n’y a plus chez nous ni chevelure blonde, ni tendres regards d’un œil noir, ni vif incarnat des joues, ni muscles fermes, ni épaules vigoureuses : mais
- ↑ Juvénal, Sat. vi, v., 546.
- ↑ « Les idées universelles ou idées générales, étaient appelées par les Scolastiques Unipersaux (universalis) aussi bien que les termes qui les expriment. Ils avaient distribué ces idées, d’après leur nature, en un certain nombre de classes, qu’ils appelaient catégories. En outre, ils distinguaient, sous le rapport de leur office, cinq sortes d’universaux : le genre, l’espèce, la différence,le propre et l’accident. » Bouillet, Dict. des Sciences et des Arts. Col : 1687.
- ↑ Allusion à certains syllogismes des sophistes. Cf. Hermotimus, chap. lxxxi.
offraient un repas à la déesse, en forme de sacrifice. Les mets, qui se composaient ordinairement d’œufs et de fromage, étaient abandonnés dans la rue, et les pauvres s’en saisissaient aussitôt. Hécate passait pour les avoir mangés. » M. Artaud, note sur le vers 595 du Plutus d’Aristophane.