attend depuis longtemps.
Amène-les ici, Tisiphone ; et toi, Mercure, fais l'office de héraut ; appelle-les.
Ah ! Rhadamanthe, au nom de ton père, fais-moi appeler et juger le premier.
Pourquoi ?
Je veux absolument accuser un homme que je sais avoir fait le mal durant sa vie. Mon témoignage n'aurait pas de valeur, si l'on ne connaissait auparavant qui je suis et comment j'ai vécu.
Eh bien, qui es-tu ?
Cyniscus, philosophe de profession, mon cher ami.
Viens ici, et comparais le premier devant le tribunal. Toi, Mercure, appelle les accusateurs.
24.
S'il y a quelqu'un qui veuille accuser Cyniscus ici présent, qu'il approche.
Personne ne paraît.
Oui, mais ce n'est pas assez, Cyniscus, Allons, déshabille-toi, que nous voyions tes taches.
De quelles taches puis-je être marqué ?
Chaque faute que vous commettez durant la vie imprime certaines taches invisibles sur votre âme (18).
Eh bien, me voici tout nu ! Examine maintenant si j'ai quelqu'une des taches dont tu parles.
Cet homme n'a pas de taches, sauf trois ou quatre, imperceptibles et qui échappent à la vue. Cependant, qu'est-ce-ci ? Des traces, des marques de brûlures qui ont été je ne sais comment effacées ou plutôt radicalement détruites ? Comment donc, Cyniscus, as-tu fait pour te rendre pur aussi complètement ?
Je vais te le dire ; autrefois l'ignorance m'a fait commettre bien des fautes, et j'y gagnai de nombreuses taches ; mais du moment où je me suis mis à philosopher, j'ai lavé successivement mon âme de toutes ces souillures.
Excellent remède, et des plus efficaces ! Va dans les îles Fortunées (19) jouir de la société des hommes de bien, après que tu auras accusé le tyran dont tu nous as parlé. Qu'on en appelle