et délivre Andromède, pour l’épouser et l’emmener avec lui. C’est un épisode de sa lutte aérienne contre la Gorgone[1]. L’artiste a exprimé beaucoup de choses dans un espace étroit, la pudeur et la crainte de la jeune fille qui assiste au combat du haut du rocher, le courage que l’amour inspire au jeune homme, l’aspect effrayant du monstre invincible, hérissé de dards, ouvrant une gueule énorme. Persée de la main gauche lui présente la tête de la Gorgone, et de la droite il le frappe avec son épée. Toute la partie du monstre qui a vu la Gorgone est déjà pétrifiée, et ce qui reste de vivant expire sous le glaive recourbé.
23. « À la suite de ce tableau, il y en a un autre qui représente une juste vengeance. Le peintre s’est inspiré, pour le sujet, d’Euripide ou de Sophocle ; car ces deux poëtes ont retracé la même scène. Deux jeunes amis, Pylade de Phocide et Oreste, que l’on croyait mort, arrivent tous deux en secret dans le palais d’Agamemnon, et tuent Égisthe. Déjà Clytemnestre est immolée, et son corps à moitié nu est étendu sur un lit. Tous les esclaves, frappés d’effroi, poussent des cris ou cherchent par où fuir. C’est une belle idée de l’artiste de n’avoir fait qu’indiquer ce qu’il y a d’impie dans cette scène de meurtre, et d’avoir représenté les deux jeunes gens occupés au meurtre de l’adultère[2].
24. « Plus loin, c’est un dieu d’une beauté parfaite et un jeune homme charmant — le sujet indique un divertissement amoureux. Branchus, assis sur une pierre, présente un lièvre à son chien et joue avec lui. Le chien semble s’élancer pour saisir le gibier. Apollon est là qui sourit et s’amuse des jeux du jeune homme et des efforts du chien.
25. « Ensuite on retrouve Persée accomplissant les exploits qui précèdent le meurtre du monstre : on lui voit trancher la tête de Méduse[3], et Minerve le couvrir de son égide. Il a exécuté ce trait hardi, mais il n’en a vu l’objet que dans le bouclier de la déesse où se réfléchit l’image de la Gorgone, car il savait ce qu’il en coûtait pour la regarder réellement.
26. « Au milieu de la muraille, de l’autre côté de la porte, est un édicule consacré à Minerve : la déesse est de marbre blanc ; elle n’a pas un costume guerrier, mais celui qui convient à une déesse belliqueuse, qui demeure en paix.
21. « Vient ensuite une autre Minerve : ce n’est pas une sta-