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LE PLAISIR D’ÊTRE BATTUE

surface ; jamais il ne soupirait, jamais il ne pleurait, jamais il ne restait la nuit devant ma porte ; il couchait avec moi quelquefois, mais de loin en loin. Un jour qu’il était venu me voir je ne lui ai pas ouvert la porte, car le peintre Gallidès était chez moi, qui m’avait envoyé dix drachmes. Démophantos s’en alla en m’injuriant. Quelques jours se passèrent sans que je l’envoie chercher : Callidès était encore chez moi. Démophantos qui était déjà très échauffé, entre en fureur en voyant cela, pénètre par la porte ouverte, pleure, me bat, me menace de me tuer, déchire ma tunique, fait tout, et enfin me donne six mille drachmes pour lesquelles il m’a eue tout seul pendant huit mois entiers. Sa femme disait à tout le monde que je l’avais affolé avec des poisons. Le poi-