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LE MAL DES ARDENTS

— Voyons, dit Noë, portons la sur le divan.

Ils l’installèrent confortablement parmi les coussins. Elle rouvrit les yeux.

— Mademoiselle, lui déclara le vieillard, vous avez besoin de repos et de calme… Attendez là, bien sagement ; la seule conversation que nous saurions vous tenir ne pourrait que vous nuire.

Elle soupira faiblement et consentit d’un léger signe de paupières. Au bout d’un instant, elle reprit :

— N’avez-vous rien rapporté qui puisse me rappeler ma mère ?

— J’ai pris, répondit Marc, tout ce qui me paraissait offrir un intérêt pour vous ; quelques lettres, des bijoux, divers colifichets ; tout cela est ici et je vous le remettrai un de ces prochains jours si vous le voulez bien. » Ils prirent rendez-vous. Puis, rougissant, et avec hésitation, Marc ajouta :

— Je vous ai rapporté également une photographie de vous-même qui était chère à votre mère. Elle me la montrait souvent, elle ne quittait pas son réticule.

Il se leva et se dirigea vers un petit secrétaire. Noë et Eugénie distinguèrent sur la tablette des fleurs toutes fraîches, dans l’ombre, près d’un cadre de cuir. Il apporta le portrait à Mademoiselle Vassal qui le posa distraitement sur la table.

Revenant à ses pensées, elle dit :

— Alors, vous ne savez rien d’autre sur les cir-