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LE MAL DES ARDENTS

avec les caractéristiques de tous vos sabots ; l’état des services de transports normaux, l’état des services variables ; les tonnages de marchandises en attente de chargement, de départ ou de déchargement, et leurs destinations ; l’état des équipages… Tout y est ?… Ça va : voyons maintenant comment établir le plus commodément nos graphiques. Tenez : nous pourrions faire un tableau à double entrée qui comporterait d’une part une, deux, … huit colonnes verticales, d’autre part…

Il était lancé, heureux, en pleine fièvre d’organisation. Tous les employés l’entouraient, suivaient avec admiration le travail de sa pensée. Quand il eut fini :

— Voilà, il ne reste plus qu’à mettre tout cela au net et naturellement à le tenir à jour. D’ores et déjà, vous voyez d’un seul coup d’œil tous les trous de la situation : Vous n’avez pas de fret du tout pour ce bateau qui est signalé de Cherbourg sur lest au départ d’Amsterdam ; cherchez-en, trouvez-en à n’importe quel prix : que font vos représentants ?  Voilà un bateau, Le Tourny, qui venant de Riga à Bordeaux, doit entrer en cale sèche à Anvers par suite d’avaries : cale sèche cela veut dire long séjour, il faut le désarmer, inutile de payer un équipage ; à côté de cela, je vois le Bel-Ami qui va de Glasgow à la Haye avec du charbon ; qu’il embarque la cargaison du Tourny à Anvers.

Il continua ainsi près d’une heure, clair, précis, autoritaire. Garial notait ses ordres. Quand il eut fini :

— Fichtre ! midi un quart ! je m’en vais… Ah ! dites-moi,