revenir, si ce n’est pas par amitié ce sera pour voir les travaux. Pas adieu, Monsieur Rabevel.
Angèle était immobile dans l’encadrement de la porte. l comprit qu’elle devait avoir entendu. Il répondit :
— Pas adieu, pas adieu. Eh bien ! alors, au revoir, si rien ne doit m’interdire le retour.
— Qui aurait assez de cruauté pour vous l’interdire ? demanda Angèle d’un ton qui voulait être badin.
Mauléon était déjà dans le couloir. Bernard se pencha sur les mains de la jeune femme, les baisa longuement. Et elle à voix basse répétait : « Assez de cruauté, assez de cruauté pour vous l’interdire…… » Elle répéta encore : « Assez de cruauté… » Puis, enfin sans force : « Assez de vertu »…
Une pluie froide commençait de tomber par larges gouttes fouettantes. Des nuages cuivrés s’accumulaient : « Aïe ! aïe ! fit Mauléon, la grêle qui arrive. Excusez-moi. Il faut que je donne mes ordres aux valets. » Il s’en fut, en courant, vers les étables. Le chat miaula, violemment projeté d’un coup de pied. La tante Rose qui faisait ses politesses à Bernard se retourna suffoquée : « Doux Jésus ! c’est Angèle, voyez-vous ; elle qui ne brutalise jamais les bêtes. Qu’est-ce qu’elle a ? » Angèle se jetait dans l’escalier, hoquetante et sanglotante, incapable de se maîtriser plus longtemps : « Qu’est-ce qu’elle a ? » se répétèrent-ils tous deux ensemble en se regardant. Bernard tremblait qu’un soupçon n’effleurât la vieille fille. Il eut l’idée de dire d’un ton mystérieux : « Ah ! j’y suis ! » Et il reprit d’une voix