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LE MAL DES ARDENTS

— Moi, je ne vois pas de campagne. Je crois tout uniment que vous avez eu, je veux dire Blinkine et Mulot ont eu tort de répondre à un article initial du journal que vous savez ; article qui ne touchait pas la Société mais les touchait eux seuls ; c’est sur le dos de la Société que s’est opérée la bataille. C’est regrettable. Qu’allez-vous faire ?

— Eh ! que voulez-vous faire ?

— Oh ! moi, rien.

— Je veux dire : que croyez-vous qu’on puisse faire ?… Peut-être tout de même allons-nous avoir l’occasion de moderniser notre matériel et, ainsi, de clore le bec à nos assassins. Ah ! voilà l’état-major qui s’installe. Asseyons-nous, voulez-vous ?

Une cinquantaine de personnes remplissaient la salle. Tous petits actionnaires dont la mine inquiète apitoyait Bernard. Le bureau se constitua. Bordes présidait assisté de Blinkine, de Mulot et de quelques comparses vagues et muets. Quand les formalités d’usage eurent été remplies, Bordes prit la parole :

— Je n’ai pas besoin, dit-il, de condamner devant vous les calomnies dont on a rempli les colonnes de divers journaux. La comptabilité de notre société est claire, saine, vos commissaires le diront. Rien ne saurait prévaloir contre ce fait. Je n’ai pas besoin non plus de m’élever contre les sottises qu’on a imprimées au sujet de l’intrusion des banquiers dans notre administration. Ceux qui ont pu écrire de telles choses sont totalement ignorants de notre