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LE FINANCIER RABEVEL

prêtez, vous ne serez pas capables de la réaliser, dit Bernard. Et je vous offre une belle partie à jouer. Puisque vous avez la majorité dans cette enceinte, voulez-vous, je vous prie, décider d’ores et déjà la convocation d’une assemblée extraordinaire dans le but exprès de lui exposer les résultats de vos négociations.

Les membres du Conseil se consultèrent du regard. Puis :

— Nous sommes prêts à accepter la date du 5 Mai pour cette assemblée, dit Mulot.

— On va inscrire cela, répondit Bernard. Et croyez bien, Messieurs, que les pessimistes et les ambitieux seront les premiers heureux de vous applaudir et de vous donner enfin leur confiance si vous vous montrez capables de faire la prospérité de leur société.

Quand il se rassit :

— Qu’avez-vous donc contre nos patrons ? lui dit Mazelier ?

— La certitude qu’ils mènent cette affaire à la ruine. Je ne comprends pas que Bordes et vous continuiez à les suivre. Vous ne voyez donc pas que c’est Canaille, Fripon et Compagnie ?

— Mais vous savez que cette affaire du troc de voiliers et de vapeurs n’est pas un bluff ?

— Je n’en crois rien, c’est une blague ; ils sont incapables de saisir une occasion magnifique si réellement elle s’est présentée.