Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
LE MAL DES ARDENTS

— Mais ils sont prêts, ils sont sur lest.

Quand les titres eurent été minutieusement vérifiés et que Ranquillos s’en fut allé, Mulot demanda :

— Dites-moi, Blinkine, voilà bien huit cent mille francs, mais il nous en faut neuf cent mille : six cent pour les Chantiers, trois cent pour le Département. Avez-vous pu réunir les cent mille complémentaires sans que nous ayons à craindre qu’ils nous fassent besoin pour des échéances ?

— Oui ; mais pas sans mal, je vous assure !

— Eh bien ! le mieux à mon avis c’est que vous alliez aux Chantiers, vous leur proposerez cinq cent mille en Rente et les cent mille espèces ; je filerai par le train de neuf heures ce soir porter les trois cent mille de Rente au Trésorier de Clermont où je serai demain matin. Qu’en pensez-vous ?

— Ça va.

— Que diriez-vous d’une petite note à cet Œil qui nous poursuit de ses assiduités, note lui annonçant que, sans dépenser un sou, les dirigeants de cette Cie Bordes qu’il vilipende vont avoir deux cargos du tout dernier modèle qui leur permettront de s’aligner avec les armateurs les plus redoutés ?

— Bonne idée ! ça ne ferait pas mal au cours de nos actions, cela.

Deux jours après, le Conseiller de l’Épargne publiait en effet la note suivante :