Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE DEUXIÈME

Ce n’était point son heure. Mais la peur de Bernard avait été si violente, il s’était senti en cette noire minute si près du naufrage total, qu’une volonté de tout surmonter et de vaincre même le destin se saisit de lui et qu’avec une sorte d’ardeur frénétique il courut Paris, ramena en consultation les médecins les plus réputés pour leur chance et leur audace. La faiblesse de la jeune femme, son état de grossesse, alarmèrent les praticiens. Peut-être cependant une transfusion de sang, rapidement opérée… « Tout de suite, tout de suite », dit Bernard qui s’offrit aussitôt. Il n’eut de cesse que tout fût immédiatement préparé et qu’on opérât le jour même. Abraham lui céda son lit qu’on roula près de celui d’Angèle et il installa pour soi un matelas dans son bureau. L’opération réussit pleinement ; deux jours après on pouvait tenir la jeune femme pour hors de danger. Elle commençait à revivre ; elle marquait sa grati-