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LE MAL DES ARDENTS

— Oui. Aussi la société prendrait-elle l’engagement de ne faire que la ligne Caracas-Bordeaux, sans autres escales ni transport qui pussent concurrencer le vendeur.

— Mais pourquoi le vendeur se débarrasse-t-il de ses bateaux ?

— De quelques-uns, rectifia Bernard, parce qu’il veut les remplacer par des bateaux à vapeur.

— Ah ! il s’agit de voiliers ?

— Oui, car les voiliers nous suffisent pour notre genre de transports.

— Bon. Naturellement, dit Ramon, tu as pensé aussi que la société serait constituée sous le régime de la loi vénézuélienne, avec siège à Caracas, administrateurs idem et directeur interchangeable français, toi menant l’affaire par dessous derrière les rideaux d’un vague bureau. Et en cas de difficulté, rien à faire quant au procès, le Vénézuela ayant depuis longtemps rompu toutes relations diplomatiques avec la France en raison de certaines discussions sur des délimitations et des arbitrages.

— Oui, dit Bernard froidement.

— J’aime cette franchise tardive, répondit Ramon. voyons ça de plus près.

— Eh bien ! je prévois que nous pourrons avoir quelques difficultés avec le vendeur ; c’est un personnage assez peu recommandable et processif ; il faut que nous puissions couper court à ses premières velléités de chicane. C’est le seul procédé que nous ayons. Bon. Ceci dit, je continue.