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LE MAL DES ARDENTS

se fut établie il alla de l’un à l’autre, jaugeant immédiatement le caractère et la valeur de chacun ; il s’attacha particulièrement à la conquête d’un vétérinaire et d’un curé dont il devinait l’influence et qui lui parurent encore fort indécis au moment où il les entreprit. Sa bonne grâce, son sourire, l’admiration qu’inspiraient à ces rustres la précocité de son jugement et de sa fermeté, lui assurèrent enfin la borne volonté de tous. Quand il pensa les avoir à peu près dans sa main, il reprit :

— Comment se présente maintenant la situation ? De deux choses l’une : ou nous renouvelons ensemble les conventions ou nous ne les renouvelons pas. Où est votre intérêt ? Nous allons voir. Je dois vous dire d’abord que j’ai des marchés pour plusieurs millions avec le Ministère de la Guerre, marchés renouvelables ; je m’offre à vous donner la preuve de la vérité de ce fait ; ces marchés sont signés d’avant-hier. Voilà donc du travail assuré, c’est-à-dire de l’exploitation et un revenu certain pour vous pendant plusieurs années. J’ajoute que les mesures prises par moi ont abaissé encore mon prix de revient en sorte que, à l’heure actuelle, plus que jamais, aucune concurrence n’est possible ; et une nouvelle installation qui ne va pas tarder couronnera l’œuvre avant peu ; je n’en peux rien dire pour le moment.

« Donc, si nous renouvelons les conventions, vous êtes assurés que, tant qu’on aura besoin d’asphalte, c’est vous qui serez les premiers appelés à fournir ; d’ores et déjà