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Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/106

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II

17 janvier (1804).

Je me reposais de mon bonheur sur toi et sur madame de Beaumont, je me sauvais dans votre idée de mon ennui et de mes chagrins ; toute mon occupation était de vous aimer. J’ai fait cette nuit de longues réflexions sur ton caractère et ta manière d’être. Comme toi et moi nous sommes toujours voisins, il faut, je crois, du temps pour me connaître, tant il y a diverses pensées dans ma tête ! tant ma timidité et mon espèce de faiblesse extérieure sont en opposition avec ma force intérieure ! En voilà trop sur moi. Mon illustre frère, reçois le plus tendre remercîment de toutes les complaisances que tu n’as cessé de me donner. Voilà la dernière lettre de moi que tu recevras le matin. J’ai beau te faire part de mes idées, elles n’en restent pas moins tout entières en moi.