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n’avait trafiqué en Amérique que pour redorer son blason et pourvoir sa lignée. Ses quatre premiers nés moururent dans les langes, d’un épanchement au cerveau. Un cinquième, Jean-Baptiste, vécut ; puis naquirent Marie-Anne, Bénigne, Julie et Lucile[1].

II

En l’an 1766, Mme de Chateaubriand accoucha de sa quatrième fille, à Saint-Malo, dans l’étroite et sombre rue aux Juifs, au-dessus des vieux remparts de la ville, dans le bruit de la mer brisant sur des écueils.

Lucile avait deux ans quand il lui vint un petit frère, ce François-René qu’elle devait tant aimer, et sans qui le souvenir de tous ces fiers Chateaubriand moisirait aujourd’hui dans les in-folios des Saint-Luc, des Le Borgne et des Anselme.

  1. Les principales sources de la Vie de Lucile sont : Mémoires d’outre-tombe, tomes I, II, V et VI (Penaud frères, 1849, in-8o) ; Esquisses d’un maître, publiées par Mme Lenormant (Michel Lévy, 1850, in-18, et Chateaubriand et son groupe littéraire, par Sainte-Beuve, tome II (Calmann Lévy, 1878, in-18).