Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XI

Dans cette terrible année 1793, la prisonnière de Rennes épousa un vieillard, le comte de Caud, « pour se soustraire aux persécutions. » Les circonstances de ce mariage sans amour sont restées obscures. Ce vieux ci-devant, dont l’intervention dans la destinée de Lucile est inexplicable, mourut après quinze mois de mariage, si toutefois il y eut mariage en fait. Quoi qu’il soit de M. de Caud, le 9 thermidor, mieux que lui, sauva Lucile, sa belle-sœur et sa mère. Mais Mme la comtesse de Chateaubriand mourut presque aussitôt et Mme de Farcy lui survécut de peu de jours. Lucile vécut égarée, éperdue, et erra comme une âme en peine sur tant de ruines.

XII

Le 19 brumaire apporta la paix intérieure à la France nouvelle. La liberté était perdue ; mais la Révolution, transformée en dictature, se poursuivait. L’ancien régime était bien mort.