péré de leur amie commune, s’obstinait à ne rien craindre.
— « Nous ne la perdrons pas… J’en ai au dedans de moi la certitude, » disait-elle avec son doux entêtement d’illuminée.
Mme de Beaumont, incertaine comme les phthisiques, se croyait tantôt sauvée, tantôt perdue.
Elle écrivait dans son journal :
« Ce 21 floréal — 10 mai. — Anniversaire de la mort de ma mère et de mon frère.
« Je péris la dernière et la plus misérable ! »
Puis elle se reprenait.
« Cette maladie, écrivait-elle, que j’avais presque la faiblesse de craindre, s’est arrêtée, et peut-être suis-je condamnée à vivre longtemps. »
L’automne vint et emporta ses dernières illusions. On la vit pleurer sur sa mort prochaine. Ces larmes me la font aimer tout à fait. Elle s’éteignit à Rome, dans les bras de Chateaubriand.
À la nouvelle de cette mort, Lucile tomba