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Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/79

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CONTE ORIENTAL

L’ARBRE SENSIBLE

Un jour Almanzor, assis sur le penchant d’une colline et parcourant des yeux le paysage qui s’offrait à sa vue, disait au Génie tutélaire de cette charmante contrée : « Que la nature est belle ! Comment l’homme peut-il se priver volontairement du plaisir de voir les moissons ondoyer, les prés se couvrir de fleurs, les ruisseaux fuir et l’arbre se balancer dans les airs ? Arbre superbe, de quelles délices tu jouirais si