Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/617

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v. 524. Manicæ virides. Ce sont proprement des gants verts. Ils servaient encore à d’autres usages. Outre qu’ils garantissaient du froid, ils défendaient contre les épines. Laërte, dans l’Odyssée, xxiv, v. 227, porte à ses pieds des brodequins de peau de bœuf et des gants à ses mains, pour les garantir des ronces.

v. 539. Eoi fercula. Fercula, des brancards sur lesquels on portait les statues des dieux, les images des villes conquises, et les dépouilles des ennemis vaincus.

v. 540. Ac rursus. Ce rursus semble vouloir dire que, les mystères de Bacchus ayant été interrompus pendant son expédition dans les Indes, il les restaura dans cette occasion. Ammien, parlant de ce même retour de Bacchus, xxii, c. 8, dit : orgia pristina reparavit.

v. 543. Bœbeia. Le lac Bébès ou Bébéis était dans l’ouest de la Magnésie, et voisin de Phérès. Il y avait une ville de ce nom située sur ce lac. — Le Lycormas prend sa source en Étolie, sur le Pinde, dans le pays des Bomiens. Ce fleuve prit ensuite le nom d’Événus, parce qu’Événus s’y précipita. Le nom moderne est Phidari.

v. 646. Calydone satus. Méléagre, fils d’Oïnée, roi de Calydon, et d’Althée.

v. 705. Nunc Parthaonides. Parthaon, fils d’Agénor et d’Épicaste, père d’Oïnée, roi de Calydon, et par conséquent aïeul de Méléagre. À Rome, quand on voulait se moquer d’un homme fier de l’ancienneté de sa race, mais dont la famille était tombée dans l’oubli, on l’appelait fils de Parthaon. Plaute, Menech., act. v, sc. 1, v. 44. — Thracia proles. Calaïs et Zétès, fils de Borée, roi de Thrace.

v. 707. Didymaonis, hastam. Dans la description de cette lance, Valérius a imité ce passage d’Homère, lliad. i, v. 233, où Achille, irrité contre Agamemnon, jure par son sceptre. Virgile, Enéid., xii, v. 206, a également emprunté ce beau mouvement au poëte grec, mais on ne saurait se dissimuler qu’il n’a pas la même vivacité.

v. 727. Phorcys. Phorcys ou Phorcus, était, suivant Hésiode, fils de la Terre, et de Pontus (la mer) ; d’autres lui donnent pour père Neptune, et pour mère la nymphe Thoosa. On lui assignait les mêmes fonctions qu’à Protée, celles de pasteur du dieu des mers.

v. 728. Massylus. Les Massyliens, peuple d’Afrique, voisin de la Mauritanie et de la province qu’on désignait par le nom d’Africa. Massinissa, dit Strabon, leur fit habiter des villes et cultiver la terre ; mais depuis, s’étant livrés à la vie sauvage, ils prirent le nom de Numides ou Nomades.

v. 729. Lyctius. Les Lyctiens, peuple de la Crète, dont la principale ville était Lyctos. Elle porte aujourd’hui le nom de Lassin.



LIVRE IV.

v. 33. Verum cum… Ista. Allusion à la fable qui avait attaché la vie de Méléagre à la durée d’un tison. Althée, sa mère, le conserva soigneusement renfermé jusqu’au jour où, apprenant que son fils avait tué ses trois oncles, elle jeta dans le feu le tison fatal.

v. 45. Cum rapit Halcyones. L’Alcyon, ἀλκύων, en grec, a tiré son nom de ce que la femelle pond sur la mer, παρὰ τὸ ἐν ἁλὶ κύειν. On appelait chez les Grecs et chez les Romains jours alcyonides, quatorze jours de brume et de calme, pendant lesquels cet oiseau lait son nid et pond.

v. 63. Caucasium. C’est Prométhée, fils de Japet et l’un des Titans. Il déroba le feu du ciel, et Valérius décrit ici son châtiment.

v. 74. Erinnys. C’est le mot générique qui comprend toutes les déesses vengeresses des crimes, les Furies, les Peines et les Harpies. Il est dérivé du mot arcadien ἐρινύειν, irriter.

v. 99. Proxima Bebrycii. Les Bébryces avaient été les premiers habitants du pays de Lampsaque, selon le scholiaste d’Apollonius, ii, v. 2, et même de la Bithynie, selon Eustache, ad Dionys., v. 805. La Bébrycie prit ensuite le nom de Bithynie.

v. 119. Melie. Nymphe de Bithynie, qu’Apollonius et son scholiaste, ii, v. 4, donnent pour mère à Amycus.

v. 123. Orion. Cette fable est rapportée d’une manière très-diverse par les différents écrivains. Voyez Hyginus, Astron., ii, c. 34, et Fab. 195 ; Homère, Odyss., v, v. 121 ; Horace, Od. iv, v. 122.

v. 162. Otreos. Ce guerrier, nommé Otrée par Valérius, porte dans le scholiaste d’Apollonius, ii, v. 760, le nom de Priolas ; il y est désigné comme le frère de Lycus, roi des Mariandyniens, et comme victime d’Amycus.

v. 187. Timantis. C’est le nom de l’étranger rencontré par Échion, et ami d’Otrée.

v. 221. Symplegas. Nom qu’on donnait aux Cyanées. Il est dérivé du grec, et veut dire qui se heurte l’un contre l’autre, de σὺν et πλήσσω, concutere.

v. 227. Elei parens. Jupiter Éléen, qui présidait aux jeux olympiques, où combattait souvent Pollux. — L’Œbalie, ou la Laconie, ainsi nommée d’Œbalus, fils d’Argulius. — Le Taygète, montagne près de Sparte.

v. 261. Maleæ. Promontoire de la Laconie qui tenait son nom de Maléus, roi des Argiens. On l’appelle aujourd’hui Malio ou San-Angelo.

v. 265. Et armis. Quoique armi s’entende communément des quadrupèdes, ce mot s’emploie aussi pour les hommes, et le Thésaurus linguæ latinæ en fournit plusieurs exemples tirés de Virgile et de Lucain.

v. 280. Aut Poeonas. Peuple de la partie septentrionale de la Macédoine. — Les Lapithes, peuple de la Thessalie — Gradivus, surnom donné à Mars, quand il suspendait l’action des combats.

v. 322. Pars Erycis. Montagne de Sicile au-dessus de Drépanum, célèbre par un temple qu’on disait avoir été consacré à Vénus par Énée, et auquel a succédé une citadelle nommée San-Giuliano.

v. 338. Placati gurgitis. C’est la mer qu’il fallait apaiser, après avoir tué le fils de Neptune. — Amni ; ce mot dans Valérius et dans Horace signifie toujours rivière ; mais il veut dire aussi courant, flots, comme ποταμὸς chez les Grecs. Voyez Forcellini, au mot amnis.

v. 345. Qua... Bosporos amnes Ici amnes signifie rivières ; littéralement, par où le Bosphore revomit les fleuves glacés qui se jettent dans l’Euxin. Le Bosphore proprement dit est le Bosphore de Thrace, qui établit la communication entre l’Euxin et la Propontide. Valérius en donne ici l’étymologie, dans le récit des persécutions et de la métamorphose d’Io.

v. 353. Virginis Iasiæ. La fille d’Iasus, fils d’Argus, roi d’Argos. C’est de là qu’Homère appelle cette ville Ἴασον Ἄργος, Odys., xviii, v. 245. — Le Lyrcé est une montagne très-boisée d'où descend le fleuve Inachus, située sur les confins de l'Argolide et de l’Arcadie.

v. 366. Argum. L’histoire et la généalogie d’Argus sont fort embrouillées, parce que ce nom était très-commun chez les Argiens et même chez tous les Grecs. Il y eut un Argus, fils de Chalciope, et un autre qui construisit le na-