Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/624

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toire de Misène, un vent de sud violent les poussa contre le rivage de Cumes, où l’on perdit beaucoup de trirèmes et une foule de petits bâtiments. » Ann., xv, c. 46.

v. 420. Umbro. Les chiens de chasse de l’Ombrie avaient une grande réputation dans l’antiquité.

v. 427. Cytæi. On appelait ainsi les Colchidiens du nom de Cyta, ville de la Colcbide et patrie de Médée.

v. 433. Increpat... Vulcanum. Cette fable des taureaux de Vulcain, que Jason accouplera et qu’il forcera de labourer le champ de Mars, où il sèmera les dents du dragon de Cadmus, est racontée au long dans les Métamorphoses d’Ovide, livre vii.

v. 447. Atracio. Pour Thessalico. Atrax, aujourd’hui, selon d’Anville, Ternovo, était une ville de la Thessalie.

v. 512. Geloni. Les Gelons étaient reculés dans l’intérieur des terres, au-dessus du Palus-Méotide. Ils habitaient entre les Nèvres et les Thyssagètes ; ils se teignaient la peau, ainsi que les Agathyrses, qui de plus se coloraient les cheveux en bleu.

v. 696 et suiv. Le portrait que Valérius trace de cet ambassadeur des Parthes qui combat avec les Colchidiens, rappelle celui qu’a fait Quinte-Curce, iii, c. 3, des immortels de Darius.

L’usage si familier aux Parthes de lancer leurs traits en fuyant, a été souvent décrit par les poëtes. Mais on sera peut-être étonné d’apprendre que cette manière de combattre existe encore de nos jours. Les Persans d’aujourd’hui, les cavaliers surtout, se servent de l’arc avec une adresse redoutable. Ils tirent comme les anciens Parthes, se retournent sur leurs chevaux en fuyant, et lancent des flèches avec autant de vigueur que de dextérité. Leurs arcs ont aussi conservé la même forme qu’ils avaient jadis.

v. 710. Liquido auro. C’était ou de l’or en fils minces et déliés (filigrane), ou de l’or en bandes légères. Homère, dans une comparaison que Valérius traduit ici sans scrupule, dit aussi : Πλοχμοί θ’, οῖ χρυσῷ τε καὶ ἀργύρῳ ἐσφήκωντο. Iliad., xvii, v. 52 et suiv. Peut-être aussi était-ce une pommade, une essence, une huile couleur d’or. Voyez Casaubon, ad Capitolini Verum, cap. 10.

v. 738. Et galeam fletu. Ce vers semble indiquer que les casques des Scythes étaient fermés comme ceux qui depuis ont été appelés heaumes, elmo en italien, mot emprunté par cette langue aux peuples du nord.

v. 753. Ægraque muris. Ægra n’est pas mis ici pour ægre, mais pour ægro corde, le cœur malade, comme dit la Fontaine, à l’imitation d’Anacréon, ode 3, à la fin : Σὺ δὲ καρδίαν πονήσεις.

v. 755. Nyctelii. Surnom donné à Bacchus, parce que ses sacrifices se célébraient la nuit ; de νὺξ nuit, et τελέω achever.



LIVRE VII.

v. 76. An tibi Cadmei. Les dents du dragon tué par Cadmus, que Valérius fait plus loin semer par Jason, sous la protection de Médée, l’ont été par Cadmus lui-même. Voici cette histoire. Jupiter ayant enlevé Europe, Cadmus eut ordre d’Agénor, son père, d’aller la chercher et de ne point revenir sans elle. Il consulta l’oracle de Delphes, qui, au lieu de le satisfaire sur sa demande, lui ordonna de bâtir une ville à l’endroit où un bœuf le conduirait. Il partit, résolu de parcourir le monde. Arrivé en Béotie, il fit un sacrifice aux dieux, et envoya ses compagnons à la fontaine de Dircé pour y puiser de l’eau ; mais ils furent dévorés par un dragon. Minerve lui conseilla d’attaquer le monstre et de le tuer. Cadmus y réussit. Il sema ensuite les dents du dragon, d’où naquirent des hommes tout armés qui s’entretuèrent sur-le-champ, à la réserve de cinq qui l’aidèrent à bâtir la ville de Thèbes, là où le bœuf dont l’oracle lui avait parlé, le conduisit. Voyez les Métamorphoses d’Ovide, livre iv.

v. 113. Phariæque vocant. Voyez, sur la fable d’Io, notre auteur, l. iv, v. 400-418, et la note du vers 417, même livre : sur l’Égypte, qu’on appelait Pharia tellus, voyez la note du vers 408, même livre.

v. 147. Turbidus ut Pœnis. Voyez la note du vers 840 du liv. i.

v. 148. Agmina matris. La troupe des Furies qui accompagnait Clytemnestre.

v. 179. Tu face luciferæ. Lucifera était un des surnoms sous lesquels Diane était adorée. On trouve plusieurs médailles antiques avec cette inscription Dianæ luciferæ.

v. 232. Et nunc Ausonii. Picus était fils de Saturne et roi d’Ausonie. Valérius le donne pour époux à Circé. Il a suivi une autre tradition qu’Ovide, qui ( Métam., xiv, fab. vi, v. 335) fait épouser Picus à Canente, et changer ce roi en pivert par Circé. La déesse était irritée de ce que Picus, qui aimait tendrement sa jeune épouse, avait refusé de condescendre à ses vœux. Voy. Ovide, à l’endroit indiqué.

v. 276. Si Pelopis. Hippodamie était fille d’Œnomaüs. Son père la chérissait tellement, qu’il ne la voulait donner qu’à celui qui la vaincrait à la course, parce qu’il était assuré que personne ne la surpassait dans cet exercice. Il massacrait tous ceux qui en sortaient vaincus, et il tua jusqu’à treize princes. Il faisait placer Hippodamie sur son char, de manière à ce qu’ils pussent bien la voir, et que sa beauté les empêchât d’être attentifs à leurs chevaux. Mais Pélops, quelques-uns disent Pirithoüs, entra dans la lice, vainquit Hippodamie et l’épousa.

v. 279. Minoia virgo. Ariadne, fille de Minos, roi de Crète. Elle fut cause de la mort du Minotaure, son frère, parce qu’étant amoureuse de Thésée, elle facilita à celui-ci la sortie du labyrinthe, après que Thésée eut vaincu et tué le monstre.

v. 301 et suiv. Sævus Echionia. Echionia, pour Thebana, d’Échion, l’un des cinq compagnons de Cadmus qui survécurent au massacre général des guerriers issus des dents du dragon.

Valérius, dans cette comparaison, a suivi la tradition d’Euripide, dans la tragédie des Bacchantes, où le poëte grec introduit Penthée faisant jeter Bacchus dans les fers. Mais le dieu brise ses entraves, sort de prison, souflle ses fureurs à Penthée, le revêt d’un habit de femme, lui donne les attributs d’une bacchante, le pousse au milieu d’une troupe de Ménades, et l’y abandonne à leurs fureurs. Par l’épithète de pudibunda, Valérius fait voir que, comme Euripide, il attribue aussi la modestie aux Bacchantes. Ovide (Métam., v, 708 et suiv.) a peint à sa manière, mais sous les couleurs les plus vives et les plus propres à émouvoir, la mort infligée à Penthée par sa mère Agavé.

v. 330. Et quæ sanguinea. Rien de si commun dans les poëtes anciens que ces descriptions d’enchantements, de magiciennes qui forçaient la lune de descendre, afin que, plus près de la terre, elle versât son écume sanglante sur les herbes destinées aux opérations magiques. Cette écume était, selon eux, l’effet de la rage que faisait éprouver à la lune la violence des enchantements.

v. 364. Harpen. L’harpé était une épée recourbée en faux ou faucille, que les poëtes ont donnée à Persée et à Mercure. Voyez la note du v. 390 du livre iv.

v. 391. Lumina. Tous les manuscrits portent Numina. Les commentateurs ont, bien entendu, proposé chacun sa conjecture ; mais aucun d’eux n’a vu le rapport qui existe