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LIVRE CINQUIÈME


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LE MONDE, LA TERRE ET L’HOMME



Quel génie éloquent, quelle forte poitrine,
Devant la majesté d’une telle doctrine,
Enfanteront des vers dignes de son auteur,
Une louange égale aux bienfaits du grand cœur
Qui nous lègue en présent le prix de sa victoire !
Un mortel pourrait-il suffire à tant de gloire ?

Pour ce puissant esprit le nom d’homme est trop peu :
La majesté de l’œuvre en lui proclame un dieu.
Oui, noble Memmius, il fut un dieu cet homme
Qui le premier trouva cette règle qu’on nomme
La Sagesse, et dont l’art, à travers tant de flots
Guidant la vie au port d’un si parfait repos,
Change en un jour si pur de si noires ténèbres !

Que sont des autres dieux les dons les plus célèbres,