Pour dérober sa vie au courroux de Pallas
Que l’oiseau vigilant a jadis offensée
(Les Grecs ont mis en vers ces fables), mais chassée
Par la sourde terreur qui plane sur ce bord.
La Syrie, on le croit, a de ces champs de mort.
Les quadrupèdes même en leurs vapeurs succombent ;
À peine ont-ils foulé le sol fatal, ils tombent,
Comme sacrifiés aux Mânes. Mais tu sais
Le secret du pouvoir qui les a terrassés.
À la clarté des faits mêleras-tu des ombres,
Des Mânes, attirant aux bords des fleuves sombres,
Par ces portes d’enfer, les âmes des vivants,
Comme on nous dit parfois qu’en aspirant les vents,
Le cerf aux pieds ailés, du fond de leurs asiles
Évoque sur ses pas les tribus des reptiles ?
Fables que la raison répudie et confond !
Mais la chose, après tout, vaut qu’on en traite à fond.
Je te rappelle donc qu’on trouve dans la terre
Des germes de tout ordre et de tout caractère,
Germes vivifiants, morbides ou mortels.
Nous avons établi déjà que tels ou tels,
Selon la dissemblance ou l’accord de leurs types
Et les combinaisons multiples des principes,
Conviennent plus ou moins aux divers animaux.
Il en est, et beaucoup, qui blessent les canaux
De l’oreille ou de l’œil ; il est des simulacres
Dont la langue et le nez craignent les senteurs âcres,
Des contours dont le choc ne va pas sans danger.
L’homme de toutes parts se voit donc assiéger ;
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LIVRE SIXIÈME