ments que dans les lois et les actes de Constantin. La manière dont elle s’exerçait, dès le temps des apôtres, ne diffère pas de celle qu’on a vue dans les siècles suivants, qui n’ont fait que lui donner plus d’indépendance et un territoire sur lequel son pouvoir s’exerce avec plus d’empire. Les actes des Apôtres et les Épitres de Saint Paul en fournissent la preuve. Dès les premiers temps, les fidèles apportaient le prix de leurs biens aux pieds des Apôtres ; Ananie et Saphire, qui avaient retenu secrètement une partie de l’argent qu’ils devaient apporter à la masse commune, furent vivement réprimandés par saint Pierre et frappés de mort. En même temps, saint Pierre jugeait les fidèles, et cet arbitrage s’étendait à toutes les affaires, même temporelles, à toutes les contestations qui pouvaient troubler la paix des familles. »
Voilà, savantissime, savantifiant et savantifié M. Dessaulles, ce que dit la véritable histoire. Ce n’est pas de votre goût, mais il faut cependant en passer par là, car nulle part, soit dans l’Écriture, soit dans la tradition, il n’est dit qu’on doive consulter vos goûts particuliers.
S’il y a au monde une royauté temporelle légitime, c’cst assurément celle du Pape. L’histoire l’atteste si bien que tous les protestants de bonne foi ne peuvent s’empêcher de le reconnaître.
Mais vous, qui vous faites un mérite de ne pas penser et surtout de ne pas parler bon sens, vous croyez devoir vous élever contre cette royauté pontificale qu’ont respectée tous les siècles, et vous avez même la sacrilège impudence de torturer l’Écriture Sainte pour lui faire dire justement le contraire de ce qu’elle enseigne.
« Mon royaume n’est pas de ce monde, » a dit Jésus-Christ, prétendez-vous en traduisant ce passage de l’Évangile de saint Jean : regnum meum non est de hoc mundo, comme l’ont traduit tous les impies de notre époque. Vous savez le latin de la même manière que vous savez l’histoire, la philosophie et le droit canonique, c’est-à-dire que vous n’en possédez pas les premiers éléments. En vérité, c’est une humiliation profonde que d’avoir