où vous êtes à l’œuvre, vous répond mille fois : non. Les affreuses saturnales de la Révolution, dont vous êtes l’apôtre très-dévot, n’ont enrichi que certains particuliers, rapaces connue vous, et ces particuliers, une fois repus, une fois engraissés des dépouilles de l’Église, ne se sont plus guère souciés du pauvre peuple.
Aujourd’hui, partout où les belles idées, que vous patronisez, ont pris corps dans les faits, la misère publique est telle que jamais on n’a rien vu de semblable, depuis le règne des Césars païens. Les gouvernements même, qui se sont rendus coupables de tant de spoliations sacrilèges, en sont tous réduits, à l’heure qu’il est, à déclarer banqueroute, et, pour se maintenir, ils tondent, à qui mieux mieux, ce pauvre peuple, émancipé de l’Église, comme jamais vil troupeau n’a été tondu. Et vous, incomparable M. Dessaulles, qui désirez prendre de l’embonpoint, en mangeant le bien d’autrui, vous ne jappez contre l’Église et ne prêchez la Révolution que pour voir enfin vos grossiers désirs accomplis.
Quiconque a assez d’intelligence pour comprendre ce que disent journellement, même des feuilles peu amies de l’Église, sait quel triste sort la Révolution a fait aux peuples de la France, de l’Italie et de l’Espagne. Et vous, le grand redresseur de toutes les injustices, pourquoi donc ne parlez-vous pas des abominations que ne cesse de commettre le gouvernement italien ? Vous n’avez de malédictions que contre le pouvoir temporel du Pape ; mais, quant au gouvernement de Victor-Emmanuel, dont la plume se refuse à relater les infamies quotidiennes, vous n’en dites mot. Homme juste ! de quel éclat vous brillez !
Une chose à remarquer, c’est que vous et ceux de votre espèce ne prêchez l’omnipotence des gouvernements et leur supériorité sur l’Église, que pour mieux mettre à exécution vos idées dévastatrices. Vous savez fort bien qu’un gouvernement, ami de l’Église, est immensément fort, et, pour parvenir à le renverser plus sûrement, vous feignez de prendre en main ses intérêts et de le débarrasser d’une tutelle importune et déshonorante. Mais, quand est enfin arrivé le jour où les gouvernements ne sont plus