Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/118

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à trois pages du docteur « Sylvius », parues lors de la nouvelle de la mort de Maupassant :

« La fatigue est un mot qui n’a pas besoin de définition, exprimant à la fois une cause de troubles fonctionnels et matériels, et la sensation produite par cette cause.

« Ce mot, a écrit le professeur Revilliod (de Genève), représente l’épuisement de la force ou des forces tenues en réserve pour le fonctionnement normal, épuisement qui se traduit d’une manière spéciale pour chaque appareil et se manifeste différemment selon la tolérance ou le degré de résistance de chaque individu.

« Il y a une fatigue générale de tout l’organisme et des fatigues locales, une fatigue physique et une fatigue psychique. Il y a une fatigue suraiguë, une fatigue prolongée et une fatigue chronique, selon la durée et l’intensité d’action, d’où lassitude à laquelle correspondent des désordres purement fonctionnels, épuisement qui produit des lésions permanentes.

« Exercice musculaire et travail de l’esprit n’offrent de différences qu’en apparence. Prenons l’analogie : une fatigue corporelle anéantit la puissance intellectuelle, de même un excès de travail psychique, une secousse morale, une fatigue nerveuse sidère les forces physiques. En somme, affaire de quantité plutôt que de qualité, ou conséquences identiques alors que l’on arrive à l’excès, quel que soit le procédé par lequel la fatigue est survenue.

« On peut considérer la fatigue à deux points de vue : au point de vue subjectif, elle est le résultat d’un fonctionnement exagéré au delà des limites