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Adieu, ma bien chère mère, je t’embrasse de toute ma force et de tout mon cœur. Bien des choses à Cramoysan et aux bonnes.

Ton fils
Guy de Maupassant.

Heureusement pour la littérature, Maupassaut a brillé davantage dans le roman et la poésie que dans l’étude des vers... solitaires, en particulier, et de la parasitologie, en général.

Le ver solitaire, siégeant dans l’estomac qui le digère sans produire de ladrerie, peut sembler aux médecins une pure fantaisie, et nous doutons fort que l’excellent docteur Paul Fidelin ait souscrit sans réserves au diagnostic de son ami.

Un mot encore : Cramoysan, dont parle Maupassant, était alors homme de confiance de Mme de Maupassant, aux Verguies ; bien connu des Étretatais, le père Cramoysan remplit aujourd’hui les mêmes fonctions dans la propriété d’un médecin parisien.

À Nice, dans la grande maison silencieuse où son mal la clouait, Mme de Maupassant, l’été de 1902, faisant fléchir, pour l’admirable tragédienne, sa règle de solitude, reçut E. Duse[1]. Madame Eleonora Duse

  1. « C’est moi qui ai conduit la Duse chez Madame de Maupassant », m’écrit M. Balestre le 3 août 1904, « et j’ai assisté à toute leur entrevue. Jamais je n’ai rien vu d’émouvant comme la rencontre de ces deux femmes su