Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/32

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«... Nous nous imaginions volontiers que l’insomnie, la dyspepsie et certains troubles nerveux faisaient partie de la dignité de l’écrivain. Maupassant, le Maupassant d’alors [1876], n’avait aucunement la mine d’un névrosé. Son teint et sa peau semblaient d’un rustique fouetté par les brises, sa voix gardait l’allure traînante du parler campagnard. Il ne rêvait que courses au grand air, sport et dimanches de canotage. Il ne voulait habiter qu’au bord de la Seine. Chaque jour, il se levait dès l’aube, lavait sa yole, tirait quelques bordées en fumant des pipes, et sautait, le plus tard possible, dans un train, pour aller peiner et pester dans sa geôle adndnistrative. Il buvait sec, mangeait comme quatre et dormait d’un somme : le reste à l’avenant ».

(Henry Roujon, Souv. d’art et de litt., G. de M., 1904).