Guy de Maupassant était venu se fixer à Cannes dans les derniers jours de septembre 1891. Sa mère habitant Nice, les visites de son fils étaient fréquentes, presque quotidiennes ; la correspondance se bornait donc à quelques dépêches ou à quelques billets sans importance qui n’ont pas été conservés.
Mme de Maupassant a bien voulu me donner un de ces télégrammes, retrouvés par hasard ; il est timbré du 30 septembre 1891 :
Pour Nice, de Cannes, N. 418, 57 mots.
Dépôt le 30 sept. 91 à 10 h. 40 du matin.
Je me porte admirablement. N’ai plus peur Cannes. Fais délicieuses promenades en mer. Je reste jusqu’au 10 [octobre] puis irai boire à Paris un coup de vie mondaine de trois semaines pour me préparer au travail. Contusion toujours douloureuse. Irai dîner chez toi dimanche.
Les lettres sont toujours signées « Guy », mais la dépêche est signée in extenso.
Les mots n’ai plus peur Cannes font allusion à des craintes qu’il avait éprouvées sur l’action que le climat pouvait exercer sur sa santé.
La contusion toujours douloureuse résultait d’une récente chute de tricycle.
Au physique, Guy de Maupassant avait la force et l’élégance d’un athlète grec ; mais il abusait de