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Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/39

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une forêt sous la rafale, s’impatiente, l’espérance attentive vers l’ombre. Des remous penchent les masses.

Une voix partant d’un arbre annonce, stridente : « Ça y est », et ceux qui sont derrière se haussent au-dessus des épaules, le cou tendu, sur la pointe des pieds : une fausse alerte, une plaisanterie.

Rayant la nuit opaque une étincelle jaillit, entraîne un sillon lumineux qui serpente, se courbe en parabole, s’arrête, se balance, puis éclate avec un bruit mou, et d’un flocon de fumée blanchâtre projette une averse éblouissante d’étoiles multicolores. Une autre fusée, et d’autres, et d’autres surgissent comme des tiges vertigineuses à l’escalade de l’infini et secouent par l’éther obscur