Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/62

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des ivrognes, des ignorants et des paresseux. Et le régiment, ce morceau de la rigide machine dévoratrice, l’armée, livré au gaspillage, aux pots-de-vin ; le sergent, le lieutenant et les autres complices. Ah ! oui de la blague, tout ça du décor, et derrière de la pourriture. Puis ses lettres se firent plus calmes. Il me contait de grasses anecdotes, les bestialités des garnisons désœuvrées. Le métier n’avait toujours rien de gai, mais quand on était débarrassé de la manœuvre, on prenait enfin de riches moments. Les bombes en bande, la rapine chez les paysans, les tours joués aux civils, les soûleries. Il s’imbibait de l’esprit militaire : les tripots et les bordels étaient ses plaisirs. La correspondance de mon ami de-