Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/19

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se demande si l’on est autorisé à faire intervenir dans cette maladie l’hypothèse d’un germe organique : « Pour que cette théorie pût être admise, dit-il, il faudrait avoir constaté, dans les humeurs ou dans les tissus des animaux, le microphyte ou le microzoaire provocateurs de la maladie[1]. »

Voilà ce qu’il faut trouver, et telle est la sanction nécessaire à cette hypothèse pour qu’elle devienne une vérité.

« Quoique ce soit une voie périlleuse, les hypothèses ne doivent pas être rejetées de la science. La science s’en sert au contraire comme d’un instrument de recherche, comme d’un moyen de parvenir à la vérité. Ce qui est illégitime, c’est L’hypothèse stérile qui ne cherche pas sa sanction dans l’expérience, qui croit se suffire à elle-même, mais non celle qui se fait investigatrice, promotrice de vérifications, provocatrice de recherches et d’expérimentation et qui n’est, suivant l’expression de Bacon, qu’une idée anticipée[2]. »

Enfin, M. Mathieu, vétérinaire à Sorgues, a reconnu que cette maladie était bien celle qui lui avait été professée en 1845, par Rainard, sous la dénomination de gastro-entéro-hépato-encéphalite (typhose).

Pour nous, il nous a été permis d’accompagner maintes fois notre père M. Henri Luneau, dans ses visites quotidiennes. Nous avons donc pu suivre toutes les phases de cette affection et nous en rendre compte. Il nous a été facile de constater que nous avions observé à l’École vétérinaire de Toulouse de nombreux cas semblables, et que

  1. M. Lafosse, Traité de pathologie, tom. iii, 2e partie, page 788.
  2. Cl. Bernard, 2e leçon sur la Chaleur animale, page 20.