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DES EAUX DE PARIS

qu’elles augmentaient cette ressource des classes inférieures. Il est donc constant que le Paris de François Ier, augmenté de 130 arpents en superficie et de 100,000 ames en population sur celui de Charles VI, dut vivre avec une quantité d’eau égale à celle déjà insuffisante des règnes précédents. Comme ses prédécesseurs, François Ier fonda plusieurs fontaines ; celle de la Croix-du-Trahoir, dite de l’Arbre-Sec, fut érigée pour la première fois en 1529, on la reconstruisit en 1636, et, de nouveau, en 1776 ; elle tirait ses eaux du réservoir des Halles. Sous Henri IV, les Parisiens éprouvèrent une véritable amélioration dans la répartition des eaux. L’abus des concessions particulières fut réprimé, et la construction, en 1608, de la machine hydraulique du Pont-Neuf, destinée à l’approvisionnement du Louvre et des Tuileries, jusqu’alors alimentés par les eaux des aquéducs, permit de rendre plus abondante la distribution aux fontaines publiques. Constamment occupé du bien-être de sa bonne ville, ce généreux prince voulut faire relever l’aquéduc de Julien, afin que les eaux de Rungis vinssent de nouveau pourvoir aux besoins des Parisiens ; mais une main fanatique, en privant la France du meilleur de ses rois, laissa à Marie de Médicis le soin d’exécuter ce projet. L’aquéduc d’Arcueil fut construit de 1612 à 1624, autant pour l’usage du palais du Luxembourg, bâti pour cette princesse, que pour les besoins de la partie de la ville située au midi, qui jusque là avait été privée de fontaines. On en compta bientôt quatorze, répandant chacune un pouce d’eau ; elles furent réparties à la place de Grève, à la place Royale, au Parvis-Notre-Dame, rue de Bussy, porte Saint-Michel, rue Saint-Victor, carrefour Saint-Séverin, cour du Palais-de-Justice, au pont Saint-Michel, à Saint-Benoît, à Saint-Côme, à Notre-

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