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TABLEAU HISTORIQUE

Dame-des-Champs, à la Croix-des-Carmes, et carrefour Sainte-Geneviève. L’aquéduc amenant environ 30 pouces d’eau dans les temps moyens, non-seulement le service des fontaines que nous venons de mentionner fut régulièrement assuré, mais encore celui du château de la Reine et d’un grand nombre de concessions faites à des communautés religieuses et à de riches particuliers. Quoi qu’il en soit, les avantages procurés par l’aquéduc d’Arcueil étaient encore loin de répondre aux besoins d’une population toujours croissante ; la superficie de la ville, qui, sous Henri IV, en 1595, était de 1,660 arpents, et la population de 400,000 ames, se trouva être de 3,228 arpents et 510,000 ames sous Louis XIV, en 1605, et de 3,919 arpents et 580,000 ames, en 1728, date de l’enceinte tracée sous Louis XV.

Divers établissements hydrauliques à l’instar de la machine du Pont-Neuf furent proposés pendant cette période de l’histoire de Paris ; de ceux adoptés, il n’y eut d’exécuté que les deux machines du Pont-Notre-Dame, conçues l’une par Jolly, l’autre par Jacques Demance, et construites au même instant, en 1671 ; elles produisirent à elles seules autant que toutes les conduites précédentes. On en profita pour porter à un pouce le mince filet d’eau auquel il avait fallu limiter les fontaines publiques, et les quinze suivantes furent élevées presque au même instant à la place du Palais-Royal, aux Petits-Pères, près les Capucins de la rue Saint-Honoré, rue de Richelieu, rue des Cordeliers, près la Charité, au couvent des Carmélites, place Dauphine, devant la Bastille, rue Boucherat, rue Saint-Louis, à l’angle formé par les rues de Poitou et du Temple, et une au bas de la rue Saint-Martin. Les hauts quartiers du midi durent à cette munificence de Louis XIV deux fontaines