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DES EAUX DE PARIS

et si dangereuse du fleuve, de Saint-Denis à Paris, quand on doit suivre ses nombreuses sinuosités et passer sous ses ponts.

La distribution dans Paris des eaux de l’Ourcq donna lieu à l’érection de nouvelles fontaines. Quinze furent ordonnées par un décret de l’empereur, daté du 2 mai 1806, et leur emplacement arrêté comme il suit : marche des Jacobins, château d’eau de la place du Palais-Royal, quai de l’École, place du Châtelet, au pied des Regards Saint-Jean-le-Rond et des Lions-Saint-Paul, près les casernes de Popincourt et de la rue Saint-Dominique du Gros-Caillou, place de l’Institut, près les Incurables de la rue de Sèvres, carrefour des rues de Vaugirard, d’Assas et de l’Ouest, place Saint-Sulpice, au collège de la rue de Caumartin, rue Mouffetard, entre les rues Censier et Fer-à-Moulin, finalement au carrefour qui termine la rue du Jardin-des-Plantes. Aux termes du décret, le premier établissement de ces fontaines devait être fait des deniers de l’État, à la condition que la Ville de Paris prendrait leur entretien à sa charge. Comme cela était arrivé dans d’autres temps, en pareille circonstance, le décret de Napoléon ne fut suivi exactement ni pour le nombre, ni pour l’emplacement des fontaines. Ceci n’est point un blâme adressé à l’autorité, mais une excuse pour moi, si, sur la foi de documents de même nature que le décret de 1806, il m’est arrivé de citer comme ayant existé en tel ou tel lieu des monuments qui n’ont peut-être jamais été qu’ordonnés. Soit meilleure convenance, soit que des difficultés élevées par des propriétaires de terrains privés l’aient voulu ainsi, plusieurs des fontaines dénommées occupent un autre lieu que celui désigné ; soit aussi que la Ville, interprétant largement le décret de l’empereur, n’ait pas cru que la simple addition d’un filet d’eau à un réservoir déjà

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