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DES EAUX DE PARIS

indiquer l’époque de la fondation. Il en est d’autres, comme celle du Diable, rue de l’Échelle, de la butte Saint-Roch et de la rue des Fossés-Saint-Bernard, dont il ne m’a pas été possible de trouver l’origine ; quant à celle Beaujon, omise involontairement, elle est, comme l’hospice du même nom, de 1784.

De 1815 à 1830, où Paris fut circonscrit dans une limite de 10,060 arpents, 34,395 hectares, et constaté renfermer (en 1827) 890,431 habitants par un recensement régulier ordonné par l’autorité, de nouvelles fontaines furent construites, d’autres réparées ou réédifiées. Celles des marchés aux Chevaux, Saint-Martin, des Carmes, de Saint-Jacques-la-Boucherie, aux Herbes, aux Poissons, les quatre fontaines jaillissantes de la Place-Royale, celles des places Saint-Georges et François Ier, sont du nombre des premières ; celle de l’Esplanade des Invalides, en remplacement d’une élevée en 1804 pour recevoir le fameux lion de Saint-Marc et que les alliés ont ruinée en 1815, celle du centre du marché Saint-Germain, transportée là de la place Saint-Sulpice où elle était auparavant, et celle du carrefour Gaillon, au lieu qu’occupait celle dite d’Antin, sont les plus remarquables parmi les dernières. Au bienfait de leurs eaux on ajouta celui d’un nombre considérable de bornes-fontaines qui servent à l’assainissement de l’air, à l’irrigation des rues et au lavage des égoûts. À ces nouveaux et utiles établissements hydrauliques ajoutés aux anciens, le Corps municipal de Paris se propose d’élever sur plusieurs places et promenades publiques des fontaines monumentales dignes de la grande ville qu’elles doivent embellir ; faisons des vœux pour que leur érection soit prochaine, et réponde à ce qu’on est en droit d’attendre d’une administration riche et éclairée.