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Page:Lusson - Projets de trente fontaines pour l’embellissement de la ville de Paris.djvu/8

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INTRODUCTION

monuments ne m’avait démontré qu’il était encore possible d’arriver à de nouvelles formes, à de nouvelles combinaisons, tout en utilisant nos matériaux et nos fontes de fer et de bronze, et sans sortir du goût dont ils nous offrent de précieux exemples.

Maintenant que les eaux de l’Ourcq, réunies à celles d’Arcueil, de Saint-Gervais, de Belleville, de Chaillot, du Gros-Caillou et de plusieurs autres pompes, donnent une quantité suffisante pour qu’après avoir satisfait aux besoins d’utilité publique elle puisse enfin fournir aux embellissements de la capitale, il m’a semblé qu’un recueil de motifs variés de fontaines, riches de composition et d’effets, ne serait pas sans intérêt, peut-être même sans utilité.

Ces projets, que je soumets à la sanction publique, sont étudiés de manière à pouvoir être exécutés soit en pierre, soit en marbre, soit en bronze, soit en fonte de fer. Ce dernier mode d’exécution, économique en lui-même, a l’avantage bien précieux de permettre l’emploi des plus belles formes de la sculpture et de pouvoir être garanti de l’action corrodante de l’eau, dans de certains cas, par l’application d’un vernis préservateur. Chez nous un tel système de construction doit d’autant plus prendre faveur que la nature de notre climat et celle des matériaux dont nous pouvons disposer sont loin d’être favorables à la durée des monuments ; on en trouve la preuve dans la fontaine de la place Saint-George à Paris, récemment exécutée en marbre, car elle a déjà subi plusieurs restaurations devenues nécessaires par les effets de la gelée. En Italie, en Sicile, en Espagne, où l’air est assez généralement sec et serein et la température douce, il en est autrement ; là j’ai vu les fontaines construites en marbre depuis des siècles, elles sont encore intactes, et leur couleur est à peine altérée.